Un témoignage

Dans la vie, j'en suis persuadée, il n'y a pas de hasard.
Ainsi, notre quotidien est ponctué de propositions, de possibilités d'ailleurs. Notre chemin n'est jamais tracé et il faut savoir ouvrir les yeux pour voir les messages qui nous sont envoyés.

En mai 2017, alors que je me trouvais en Inde, j'ai consulté Facebook et j'ai vu une publication de l'ADC. Elle parlait d'une audition pour un projet participatif. J'ai aimé le projet, j'ai aimé l'idée, j'ai aimé m'imaginer y participer. Puis, je suis rentrée en France et j'ai repris mon quotidien de frontalière ; oubliant presque cette possibilité. Je dis presque parce qu'elle était toujours un peu dans mon esprit, cette audition, accompagnée des sempiternelles réflexions et projections. Le changement, même s'il est attirant est avant tout source d'angoisse. "Et si ceci", "et si cela"... Face à l'inconnu, j'ai  plus tendance à me projeter négativement que positivement. Il est alors fort utile d'avoir confiance en soi ou d'être entouré de personnes qui ont confiance en nous. Ce fut mon cas (Merci). J'ai donc envoyé un email pour m'inscrire.

Et le jour de l'audition est arrivé.

J'y suis allée, le cœur ouvert à la nouveauté et dans une énergie simple et belle, celle de profiter.
J'ai été retenue... mon cœur était en joie et mon corps en expansion! Je me reconnectais à la danse, au mouvement, à la création, qui étaient pour moi essentiels mais dont je m'étais, depuis quelques temps, éloignée.

Quelque chose se jouait à travers ce projet collégial et je le sentais.

Genève #2050. Le décor était posé. Les corps travaillaient et pour ma part, les réflexions avançaient.
2050, 2050, 2050....Comment serait Genève en 2050 ? Mon esprit oscillait entre deux scénarios...l'un plus noir que l'autre. Mais au fond de moi, je nourris l'espoir d'une réelle prise de conscience par rapport à l'importance de la Nature.

2050, 2050, 2050... Comment serait Jennifer en 2050 ?  En 2050, j'aurai 66 ans. 66 ans ! Je dois le répéter pour l'enregistrer. 
À cet âge, j'aurai certainement les cheveux blancs, mais cela n'est pas le plus important.  Qui serai-je et surtout, qui aurais-je été? Quels auront été mes choix? Qu'aurais-je fait durant toutes ces années? Aurais-je décidé de continuer ce travail alimentaire, aurais-je mis de côté mes passions, pour m'installer, acheter un appartement, avoir un chien, un mari aimant, des enfants ou un amant?!  Ce dernier mot me fait sourire. Mais il n'empêche que la question s'est posée.
Et toi, Jennifer...quel choix vas-tu faire?

Devant la joie grandissante que j'avais à me rendre aux répétitions, à travailler le corps, faire des propositions, je n'ai pu me résoudre à accepter ce scénario métro/boulot/dodo.
Il me fallait plus, il me faut plus...plus de danse et de mouvement dans ma vie!  Peu importe où cela me mènera (je ne cherche pas la gloire, les strass ni les paillettes). Je veux juste essayer. Je me le dois. Personne d'autre ne pourra le faire pour moi.

J'ai donc franchi le cap, passé la porte, ouvert la fenêtre, appelez cela comme vous voulez. J'ai décidé qu'en 2050, quand je regarderai dans mes souvenirs, je dirai que j'ai participé à un projet et que celui-ci m'a reconnectée à mon essence, à la danse. Que Joszef et Mike, et toute l'équipe, de part le travail entrepris ensemble et leur bienveillance m'ont permis de faire ce choix audacieux, celui de quitter le confort d'un contrat à durée indéterminée pour me lancer, avec toute mon âme, dans ce que j'aime vraiment (vous l'aurez deviné) ...danser !


Je me demande si je suis la seule, à penser comme ça. Cette projection en 2050 nous conduit tous un peu à réfléchir à celui ou celle que nous serons, que nous pourrions être ou ne pas être. À notre place dans la société, aux limites qui évoluent sans cesse...Il en sera peut être de même pour celles et ceux qui viendront voir le spectacle...en tout cas, je l’espère !

Pour conclure, j'aurai simplement une question à vous poser :

"Et vous, en 2050 qui serez vous?"

Jennifer Benard

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